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Thursday, June 10, 2010

Blanche-Neige et les 7 turn-off

Mes détracteurs m'accusent d'être hautain. Je les remercie de cet euphémisme. Je verse toutefois dans une occasionnelle auto-dérision: vous en avez la part du lion, bande de chanceux(ses).

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J'ai rencontré 47 par une amie commune. Une dame comme on n'en fait plus.

Je parle de l'amie commune, évidemment.

47 me frappa tout d'abord comme étant normale. Côté conte de fée, elle avait tout de Boucle d'or: le plat de gruau tiède, la chaise pas trop haute ni trop basse, le lit ni trop dur ni trop mou. Rien qui justifie un prince charmant.

Ce qui est totalement logique puisque nous sommes ici beaucoup plus proche du matériel grivois de taverne que d'un récit pré-mâché de Disney avec les écureuils qui parlent et tout le tralala.

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La soirée elle-même fut plutôt normale. Alcools variés en quantité imposante, discussions de moins en moins recommandables, vous connaissez la recette.

Toujours est-il que c'est aux abords d'une ruelle avoisinante, en regardant deux adolescentes titubantes et naïves polir le souverain pontife d'un jeunot qui faisait pas 20 ans que 47 et moi, d'un commun accord, avons décidé de faire route vers mon humble tanière.

Dans l'heure qui suivit, Blanche Neige allait cumuler 7 turn-offs majeurs que je vous recommande fortement d'éviter lors de tout rencart où vous souhaitez être baisé(e) convenablement.

Primo la cuirette. Blanche-Neige sort du bar avec une cuirette. Très, très mauvais signe. Si vous ne voyez pas en quoi une cuirETTE est une aberration, rendez-vous à l'étage le plus haut du bâtiment dans lequel vous vous trouvez et faites moi le plaisir de vous jeter à travers la première fenêtre que vous voyez. Pas besoin de prendre la peine de l'ouvrir, on vous pardonnera dès qu'on verra votre cuirette.

Très vite s'installe le deuxième turn-off. On s'emmerde. Royalement. La marche, mais surtout la discussion, est pénible. Aucune solution miracle en vue, on sait tous les deux qu'il y aura probablement pas plus que 10 phrases d'échangées entre son entrée dans mon appartement et son départ (à tout jamais) le lendemain ou mieux encore, le soir-même.

10 minutes plus tard, troisième turn-off, celui-là majeur. Je la cite textuellement car ça en vaut la peine: "Sais-tu, au début de la soirée je t'aurais donné un 1/10 côté look mais finalement...".

Ok, FUCK la fin de la phrase.

Rien de ce que qui que ce soit peut dire à partir de ce moment précis ne peut racheter ce qui a été dit. Soyons clair et honnête: 47 aurait pas pu se faufiler dans mon lit sans une bonne quantité d'alcool dans mon organisme, et j'accepte totalement qu'elle ait pu penser la même chose à mon sujet.

Le dire est toutefois une garantie qu'elle allait d'un moment à l'autre passer du niveau "fiévreuse baise d'un soir vaguement crade" à "garbage-in garbage-out". Et les vidanges passent dans quelques heures.

Fast-forward. Durée: 30 minutes.

47 est dans mon lit et rechigne devant le terme "manger" en référence au cunnilingus: quatrième turn-off. Recommandation à l'audience: gardez vos correctifs grammaticaux pour vous-même, on s'en branle.

Après trois pichets, 5 jamieson et quatre turn-off majeurs, ma libido prend le bord. 47 me pousse sur le lit et me déclare, convaincue, qu'elle "va me montrer ce qu'elle sait faire". Une petite voix me dit que j'en ai déjà vu assez. Gentleman et vaguement curieux, je me tais. Elle procède donc à passer ses seins (ni trop mous ni trop durs, dois-je le répéter?) sur mon ventre et sur mon membre. Pour un gros... 3 secondes. Max. Cinquième turn-off: faire une manoeuvre boiteuse pour tenter de me remonter le moral et arrêter après 3 secondes de médiocrité incarnée.

Non-satisfaite de s'arrêter-là, Blanche Neige enfile un sixième turn-off, le superbe "Ça t'arrive-tu souvent?". Conflit intérieur apocalyptique: soit je m'en crisse ce qui me permet de dormir dans 2 minutes, soit je lui réponds - car ma répartie est toujours prête, elle - que dans des circonstances aussi moches, c'est plutôt de mise. J'opte pour la première option, elle hésite entre partir et rester: devant mon poli "À ta guise", elle décide de rester.

Septième et ultime turn-off: Ne pas piger la porte grande ouverte pour un départ avec dignité incluse.

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Le lendemain matin, après une très mauvaise baise, elle partit, une pomme à la main.
Son départ signalait le début du sommeil du juste.

Sa voiture, mal garée, avait percuté celle d'en bas de la côte où elle s'était stationnée.

Comme dans un bon conte de fée, il y avait eu catharsis et rétribution divine.

Z'inquiétez pas, je vais vivre heureux et j'aurai beaucoup d'enfants.

The End.


Trompe L'oeil

4 comments:

  1. Charming! Tu es vraiment bon prince! Moi, je l'aurais dégagée dès le deuxième turn off. Une chatte sans étincelle d'intelligence c'est limite zoophilie...

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  2. "Septième et ultime turn-off: Ne pas piger la porte grande ouverte pour un départ avec dignité incluse."

    Aaaah votre douceur trash m'émeut monsieur

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  3. Pure dévotion envers vous tous et toutes ;)

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  4. ça fait pitié cette nénette! La partie la plus zouf à mon avis c'est quand elle rechigne sur le mot "manger"... Mais le tout est vraiment une catastrophe épouvantable :P

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